Recenser les variétés natives

Equateur

Dans les provinces d’Azuay, de Morona Santiago et de Canar au sud de la Sierra équatorienne, AVSF accompagne plus de 500 producteurs dans la diffusion et la promotion des pratiques agroécologiques.

Dans le cadre de ce projet, deux types de semences ont été sélectionnés pour être améliorés et diffusés : des variétés locales de maïs et des variétés natives de tomates.

Maïs : + 10% en 2 ans

Ces dernières années, les familles ont été confrontées à une baisse des rendements du maïs. Après étude, la mauvaise gestion de la sélection des semences paysannes est apparue comme l’une des causes essentielles de cette fluctuation. Courant 2013, AVSF et son partenaire local le CEDIR ont travaillé à sélectionner sur pieds les meilleures variétés locales de maïs et à apprendre aux familles la technique d’enrobage des semences avec un mélange de cendres de minéraux et de mélasse pour les nourrir durent leur croissance.

Après trois ans de suivi sur plants, le nombre d’épis de maïs produit est passé de 47 000/hectare en 2012 à 52 000/ hectare en 2014…Soit 10% de plus en 2 ans.

20 000 plants natifs de tomates diffusés

La tomate en arbre est un fruit très apprécié en Equateur où on la consomme en jus. Cette plante a beaucoup souffert ces 10 dernières années d’attaques d’antracnose – un champignon qui fait tomber les fruits avant maturité. AVSF a donc aidé les familles à recenser des variétés natives résistantes à la maladie.

Sept variétés locales sélectionnées ont été multipliées en pépinières et 20 000 plants – distribués à plus de 300 exploitations agricoles, tandis que près de 900 producteurs étaient formés pour les cultiver. Et c’est grâce à leurs observations et leurs évaluations qu’ont finalement été retenues deux variétés natives de tomate en arbre résistantes aux attaques du champignon.

30% de revenu et un statut en plus

Ces deux variétés natives de tomate en arbre – actuellement vendues dans la pépinière commerciale de la ville de Cuenca – ont accru les revenus et amélioré les conditions de vie de leurs producteurs – essentiellement des femmes. Car sur les marchés, les produits se vendent 30% plus cher qu’à des intermédiaires.

Au-delà de ces effets économiques, l’impact social du projet – notamment par ses formations à la commercialisation – est loin d’être négligeable. Il se traduit par une reconnaissance du rôle essentiel des paysans dans l’économie rurale : à savoir la production d’aliments sains, et l’approvisionnement des marchés en produits de qualité